Início / Romance / Altitud Interdita / Chapitre 9 — Là où l’absence hurle
Chapitre 9 — Là où l’absence hurle

MILA

Il est parti , me laissant seule . J'ai tellement aimé cette nuit...une nuit de pure folie . 

Je le sens plus que je ne l’entends.

La porte claque, et pendant une seconde, tout reste figé.

L’air.

Mon souffle.

Le monde.

Mon cœur.

Puis quelque chose se déchire.

Lentement , brutalement , irréversiblement.

Je reste là. Debout. Les bras autour de moi. Le regard rivé à la porte close. Comme si je pouvais encore le retenir rien qu’en la fixant. Comme si la force de mon désespoir allait suffire à le faire revenir.

Mais Nolan est parti.

Et je suis seule.

La chambre est soudain immense. Trop grande pour une seule respiration. Trop vide pour une seule peau. Le silence me hurle dessus. Il prend toute la place. Il m’oppresse. Il me balance en pleine face que je viens de perdre un homme que je n’ai même pas encore appris à aimer correctement.

Je titube jusqu’au lit. Mes jambes tremblent. Mon dos s’effondre. Je tombe sur le matelas encore chaud de lui. Et je m’écroule.

Pas en larmes.

Pas encore.

C’est pire que ça.

C’est ce vide qui s’installe. Ce froid derrière la poitrine. Cette stupeur qui glace les organes. Le genre de douleur qui ne sait même plus comment se hurler.

Je me roule sur le côté, la main agrippée au drap froissé. Je cherche son odeur. Je cherche sa trace. Je cherche ce qu’il a laissé derrière. Un souffle. Une chaleur. N’importe quoi.

Mais il ne reste rien.

Rien sauf moi.

Et moi, je me hais.

Je me hais de l’avoir regardé partir.

Je me hais de ne pas avoir crié.

De ne pas avoir couru.

De ne pas avoir balancé toute ma fierté à la gueule du monde pour l’empêcher de franchir cette foutue porte.

Mais je suis restée figée.

Comme toujours.

Comme une idiote.

Et maintenant, tout s’effondre en moi. Chaque minute s’étire, chaque battement devient plus douloureux. Je ne sais plus quoi faire de mes bras, de mes jambes, de ma peau. Je voudrais me détacher de moi-même. Sortir. Fuir cette chambre. M’éjecter hors de cette histoire comme d’un rêve trop cruel.

Mais c’est trop tard.

Je le savais que ça finirait comme ça.

Je le savais qu’un type comme lui, on ne le garde pas.

Pas quand on est moi.

Et pourtant…

 "Je te hais déjà."

Je le revois. Le moment. Ses yeux. Son visage. La morsure de mes propres mots.

Je les ai dits pour frapper. Pour couper. Pour avoir le dernier mot.

Mais en vérité ?

Je voulais qu’il reste.

Je voulais qu’il m’empoigne, qu’il hurle, qu’il refuse cette fin.

Qu’il me dise que j’étais conne mais qu’il restait quand même.

Mais il n’a rien dit.

Il a baissé les yeux.

Et il a tourné le dos.

Je voulais qu’il saigne.

Je voulais qu’il comprenne ce que ça fait.

Ce que ça fait quand quelqu’un vous abandonne.

Ce que ça fait quand quelqu’un vous regarde et vous juge trop instable, trop intense, trop… trop tout.

Mais je l’ai blessé. Réellement. Et je l’ai vu dans son regard.

Et malgré ça… malgré tout ça, je voulais qu’il reste.

Je voulais qu’il me serre contre lui.

Je voulais qu’il m’embrasse comme s’il n’avait jamais voulu me lâcher.

Je voulais qu’il me dise que j’étais importante. Assez pour qu’il se batte.

Mais non.

Il a fui.

Comme tous les autres.

Comme mon père.

Comme ma mère.

Comme ces foutus hommes qui vous font croire que vous êtes la réponse à toutes leurs questions alors qu’ils ne cherchent que du silence.

Je me lève. Brutalement. Le cœur en miettes. Je vais jusqu’à la salle de bain. J’allume la lumière. Et je me regarde dans la glace.

J’ai l’air vide. L’air d’une fille qui s’est perdue entre deux battements de cœur. Mes yeux sont rouges. Mon maquillage a coulé. J’ai l’air… abandonnée.

Et ça me dégoûte.

Je serre les poings.

Je refuse.

Je refuse de laisser cette image-là gagner.

Je ne suis pas juste la fille qu’on quitte.

Je ne suis pas juste la fille qui pleure.

Je suis celle qui tient debout. Même les genoux en sang.

Je déchire la chemise qu’il m’a laissée. Je la balance à l’autre bout de la pièce. Comme si ça pouvait effacer sa présence. Comme si le tissu portait la douleur.

Mais elle reste.

Elle reste.

Partout.

Dans mon ventre.

Dans ma gorge.

Dans ma putain de peau.

Je retourne m’asseoir sur le lit, les bras autour de mes genoux. Et cette fois, je pleure. En silence. De ces larmes qui ne veulent pas tomber, mais qui coulent quand même.

Je ne pleure pas parce qu’il est parti.

Je pleure parce qu’il a eu peur.

Parce qu’il a reculé.

Parce qu’il n’a pas su voir ce que je lui donnais.

Parce qu’il a préféré s’éloigner de la seule chose qui n’était pas une mission, pas un ordre, pas une stratégie.

Moi.

Je ne lui demandais pas la perfection.

Je lui demandais juste de rester.

Et il a fui.

Alors oui, je pleure.

Mais ce sera la dernière fois.

Demain, je me lèverai.

Demain, je sortirai de cette chambre.

Demain, je redeviendrai Mila, celle qui ne tremble pas.

Celle qui affronte.

Celle qui n’a besoin de personne.

Même si c’est faux.

Même si ça fait mal.

Même si j’aurais vendu mon putain de cœur pour qu’il revienne.

Mais il ne reviendra pas.

Pas tant qu’il restera ce type qui croit devoir se protéger de ce qu’il ressent.

Pas tant qu’il ne comprendra pas que ce que je lui offre, ce n’est pas un piège.

C’est une vie.

Et qu’on ne fuit pas une vie.

Pas quand elle vous tend les bras.

Je me couche.

Pas pour dormir.

Juste pour survivre à la nuit.

Parce que demain, je serai debout.

Pas guérie.

Pas indemne.

Mais prête.

Et s’il revient, un jour…

Je ne serai plus la même.

Continue lendo este livro gratuitamente
Digitalize o código para baixar o App
Explore e leia boas novelas gratuitamente
Acesso gratuito a um vasto número de boas novelas no aplicativo BueNovela. Baixe os livros que você gosta e leia em qualquer lugar e a qualquer hora.
Leia livros gratuitamente no aplicativo
Digitalize o código para ler no App